Dans ce cours nous lirons la première partie du Discours de la Méthode. Première partie que l’on peut considérer comme le premier volet des conditions de la connaissances telles que l’envisage le philosophe Descartes. A l’issue de ce cours, vous trouverez des questions pour vous aider à lire cette première partie.
I. LES CONDITIONS DE LA CONNAISSANCE
A. La Première partie du Discours de la Méthode
« En la première on trouvera diverses considérations touchant les sciences ».
Cette partie se compose de quinze paragraphes, et comprend trois moments:
1°) [para. 1 à 5] Le premier moment est un préambule où est présenté le thème de la Méthode.
Descartes en appelle à la raison que tout homme possède et qui peut être indépendante. C’est sur cet acte de confiance en la capacité d’universalité et de vérité inhérente à l’esprit humain que s’ouvre Discours ; mais c’est pour devoir constater aussitôt qu’en l’absence d’une conduite méthodique de la raison, cette possibilité peut rester vide et se perdre dans la diversité des opinions.
Descartes annonce avoir découvert une méthode féconde pour guider la connaissance. Toutefois, il limite la portée de son livre en disant qu’il ne propose pas de modèle. En effet, il précise qu’il va faire voir sa vie « comme un tableau », et que son dessein n’est pas d' »enseigner » la méthode mais de proposer son écrit « comme une fable », au libre jugement du lecteur.
2°) [para. 6 à 14] Le deuxième moment, le plus important de part sa longueur, est un bilan critique de son éducation.
Descartes raconte l’histoire de son esprit, l’histoire d’un désir et d’une déception : désir de connaitre, d’atteindre la vérité ; déception quant à ses connaissances acquises lors de son instruction, qui lui semblent bien éloignées de la vérité. Il analyse l’écart entre le système d’éducation, pourtant dans un excellent collège, et les exigences nouvelles du moi.
Descartes tire un bilan quasiment entièrement négatif de ses études. Seules les mathématiques étaient en mesure de lui donner goût de certitude et d’évidence, mais il s’étonne que, sur ces fondements solides, l’on n’ait « rien bâti dessus de plus relevé ».
3°) [para.15] Le troisième moment termine la première partie du Discours sur une « note d’espoir ».
Descartes prend acte de cette dispersion spirituelle où demeure l’esprit, aussi longtemps, qu’il ne s’est pas résolu un jour à « étudier aussi en lui-même ». Ici, c’est l’adieu de Descartes au scepticisme.
QUESTIONS
- Quel est le point commun à tous les hommes, et en quoi se différencient-ils ?
- Outre le bon sens, y at-il des qualités d’esprit qui contribuent à permettre de distinguer le vrai du faux ?
- Où commencent le récit dans le texte ?
- « J’ai été nourri aux lettres dès mon enfance » : comment comprendre cette formule, et que signifie ici « les lettres » ?
- Quelle valeur Descartes accorde-t-il aux fables ? Pourquoi doit-on lire le Discours « comme une histoire » ou « comme une fable » ?
- Pourquoi Descartes renonce-t-il à parler de théologie dans le Discours ?
- Quelles leçons tirer sur des voyages ? Est-ce une occasion de douter de tout ?
- Selon Descartes, les hommes sont-ils égaux ou inégaux entre eux ?
- L’homme désire-t-il par nature savoir ?
- Comment distinguer scepticisme, relativisme et esprit critique ?
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